• Au fond du puits

    Pour ma dernière journée à Jodhpur hier, j'ai passé pas mal d'heures de nouveau à l'ombre du puits à degrés, où se perpètrent dans la plus grande indifférence crimes et délits… Enfin, presque.

     

    Infraction

    Un groupe de gamins est venu à ma rencontre alors que j'écrivais peinard mon article Avocats et associés sur un carnet. Après le "Country?" de circonstance, l'un d'eux m'a offert, pour toute conversation, un gros doigt d'honneur en ricanant. Au moins, ça change de ceux qui demandent "thirty rupees" quand je me balade dans les ruelles - non pas que ceux-là en aient forcément besoin d'ailleurs : ils tentent le coup avec tous les blancs qui passent puis retournent à leurs jeux ou à leur goûter (et ils ont un tout autre aspect que ceux qui s'accrochent à vos vêtements, la crasse sur la peau et la peau sur les os.)

     

    Délit

    Un photographe blanc, la soixantaine, a payé les gamins dont il est question ci-dessus pour qu'ils sautent dans l'eau du puits. Jusque-là, pourquoi pas. L'eau est claire, même si je l'ai qualifiée de verdâtre dans l'article précédent, en raison des mousses qui s'accrochent aux parois et donnent cette teinte à ses reflets. En revanche, leur demander de sauter de plus en plus haut malgré les risques de glissade à certains endroits et de blessure sur les marches cachées dans les profondeurs de l'eau, je ne suis pas certain que ce soit très défendable ! Mais bon, tout pour l'amour de l'art, non ? Et puis, ce ne sont que des gamins des rues, et des Indiens encore… Sans doute pas une très grosse perte en échange d'un bon cliché à vendre à quelque éditeur peu scrupuleux.

    à l'eau !

    Crime

    Ce ne sont rien moins qu'une tentative de meurtre puis un meurtre qui ont eu lieu dans l'après-midi. J'ai même failli participer, puis non… Les chiens qui venaient laper l'eau du puits dans l'article Et ça continue, encore et Angkor, ne viennent pas là que pour se désaltérer. Ils essaient aussi de se nourrir des nombreux et beaux poissons. Un premier chien a réussi à en attraper un sans que je le voie. Les gosses, toujours les mêmes, se sont empressés de le chasser et ont remis le poisson à l'eau, à grands coups de pieds, de marche en marche… Je ne suis pas sûr qu'il ait apprécié les manières de ses sauveurs, mais bon, il n'est pas remonté ventre hors de l'eau, donc j'imagine qu'il s'en est sorti. Deux chiennes ont encore tenté leur chance, pendant trois bons quarts d'heure. Elles faisaient tellement pitié que j'ai hésité à aller leur en pêcher un moi-même, ce qui, je pense, n'aurait pas été très difficile. Mais bon, qui suis-je pour troquer la détresse canine contre la vie d'un poisson ? Une des chiennes a fini par faire une prise, qu'elle s'est empressée d'aller dévorer dans un coin du puits. Encore un drame dû à la misère - canine, certes - en Inde.

    La chienne emporte sa prise

    Mais que fait la Rajasthan High Court of Justice ?!

    Rajashtan High Court

    … Elle fait nettoyer les traces de sang !

    nettoyage du puits

    (Bon, OK, je dramatise la scène : les nettoyeurs étaient là avant le forfait.)

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  • Commentaires

    1
    Guillaume
    Samedi 9 Novembre 2019 à 10:32

    Rien à voir mais je viens d'entendre qu'il y a un énorme pic de pollution à New Delhi avec un brouillard de pollution tellement épais que les avions ne peuvent pas atterrir.

    (78 fois le taux de particules fines par rapport à Paris quand même ! Scientifiquement : 469 µg/m3 d'air à New Delhi ; Paris : 6 µg/m3 d'air au même moment càd hors pic ; max recommandé par l'OMS : 25 µg/m3 d'air)

    Heureusement les autorités ont pris les mesures qui 's’imposent : ils ont distribué des masques aux écoliers ! (l'article ne précise pas s'il s'agit de masques de Mickey).

    Une dernière stat pour la route : sur les 15 villes les plus polluées du monde, 14 sont indiennes...

    Bref tu n'es sans doute pas plus mal en province... Bonne fin de séjour dans la "ville bleue", j'ai vu ça sur un blog de voyage sur Jodhpur, c'est bien la même ville ?

    Bises

      • Samedi 9 Novembre 2019 à 11:02

        Je ne suis pas surpris pour la pollution : il y a déjà eu plusieurs pics graves depuis mon arrivée dans le pays ; et à Mumbai comme à Ahmedabad, la pollution était telle que je sentais toute la journée comme un goudron au goût sucré au fond de la gorge. Impossible de le faire passer en buvant, ce n'est qu'après les repas que je m'en débarrassais (enfin… que je l'avalais ou le cachais sous la brûlure des piments, plus probablement). Depuis hier je suis à Jaisalmer, une toute petite bourgade au milieu du désert de Thar, 65.000 habitants seulement ! L'air y est plus respirable… et plus frais : j'ai même sorti les manches longues le matin. Bises.

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