Ca y est, le Covid-19 s'invite dans mon voyage. Pas directement, je vous rassure, mais il faut que je commence à lui céder un peu de terrain et je n'aime pas cela. Explications.

Le Vietnam est, jusqu'à présent, plutôt épargné par ce coronavirus : peu de cas avérés (35), aucun décès à déplorer. Quand j'ai passé la frontière Cambodge-Vietnam, le 1er mars dernier, on m'a juste demandé de remplir un formulaire de santé et de me soumettre au "pistolet-thermomètre" braqué sur le front pour détecter une éventuelle fièvre : je me demande d'ailleurs quelle est la fiabilité de cet engin, tenu à dix centimètres de sa cible. Ah ! et j'ai dû payer un dollar pour ce "bilan de santé approfondi", mais ça, ça ressemble plus à une petite arnaque des douaniers qu'à une véritable mesure sanitaire officielle, non ?

Beaucoup de Vietnamiens, et quelques touristes, portent un masque : plutôt contre la pollution due à la circulation routière que contre le Covid-19, à la base, mais il semble que la menace du virus ait renforcé cet usage déjà établi. je dirais, à vue de nez, qu'une personne sur quatre ou cinq se munit en public d'un masque. J'imagine que cela doit se voir sur mes photos de rue, même si je ne me rends même plus compte de leur présence. Toutes les écoles sont fermées jusqu'à la fin du mois, l'exemption de visa pour séjour de moins de 15 jours pour certains pays (dont la France) a été supprimée, on nous prend la température à l'entrée des centres commerciaux, bref : des mesures sont mises en place, qui semblent raisonnables. La population ne panique pas. Mais les touristes se raréfient, évidemment, et ça se sent, ça se voit.

Mieux que le gel hydroalcoolique, le savon Xaphong !

Malheureusement pour moi, le virus m'a rattrapé, ou plutôt je l'ai rattrapé : il avait touché à Danang deux Britanniques et c'est dernièrement une caissière en contact avec ces derniers qui a été testée positive... Or, je viens d'arriver à Hoi An, charmante bourgade (voyez les photos ci-dessous) à 20 km de Danang, où je prévoyais d'aller dans deux jours. Par prévention, tous les sites touristiques des environs ont été fermés sur ordre des services sanitaires, et bon nombre de commerces ont d'eux-mêmes baissé leur rideau de fer. J'ai l'impression de découvrir Hoi An comme on rend visite à un patient en chambre stérile : je peux approcher les maisons anciennes, les musées, les temples, mais une bulle nous sépare et empêche tout contact. Dommage, je suis arrivé ce matin à 5h30 et j'ai payé deux nuits ici : ça risque d'être longuet ! Du coup, je vais éviter Danang, ne serait-ce que pour ne pas prolonger cette situation, et ma prochaine destination sera sans doute la ville historique de Hue.

Par ailleurs, le Japon est en pleine crise, la population semble (à raison sans doute) avoir perdu toute confiance en la capacité des autorités à gérer et contenir l'épidémie lorsqu'elles ont décidé, après des semaines d'incurie totale, de soudainement prendre des mesures drastiques, apparemment plus pour secouer leur image de branquignoles que par application d'une procédure rôdée ou, au moins, réfléchie. A titre personnel, je reste dans l'espoir de pouvoir y aller comme prévu avec mon vol du 27 mars, étant donné que je dois repartir de Tokyo pour mon retour en France ! Lorsque j'ai reçu, avant-hier je crois, un mail m'annonçant la modification de mon billet retour, j'avoue que j'ai eu un petit moment d'appréhension ; ce n'était qu'un changement mineur d'horaire, ouf ! Je vais quand même attendre encore un peu avant de réserver mon Japan Rail Pass ou mes nuitées nippones, histoire de ne pas perdre plus que mes billets d'avion le cas échéant.

Pour le moment, j'en suis quitte pour perdre quelques jours de visites, peut-être une semaine ou deux. C'est dommage, surtout que je venais de réaliser que je n'aurai pas le temps de voir tout ce que je voulais au Vietnam, indépendamment de l'épidémie. Mais je serai patient et résigné : ce ne sont là que de petits désagréments ! En vous espérant tous en pleine forme... Bises électroniques !