Petites balades dans et autour de Jodhpur, à pied et à vélo. Je poursuis ma découverte des puits à degrés et découvre un temple qui fait penser - toute mesure gardée - au chef d'oeuvre cambodgien.

Situé près du marché de Sardar et de sa fameuse clock tower (photo ci-dessus), le puits à degrés de Jodhpur, dont j'ignorais l'existence, avait échappé à mes déambulations des premiers jours. Je me suis pourtant laissé perdre dans les ruelles de la ville pendant des heures, il est étonnant que je sois passé à côté ! Mais voilà un "manqué" corrigé.

Certes moins impressionnant que ceux d'Adalaj ou de Patan, en taille comme en raffinement, ce puits simple a le mérite de se trouver en plein cœur de la ville, accessible à tous. Il est agréable de se poser quelque temps sur ses marches pour profiter de la relative fraîcheur qui émane de son eau poissonneuse. L'endroit est idéal pour passer les heures les plus chaudes de la journée et se couper un peu du bruit de la circulation. Quand le remuement des poissons lasse l'esprit, on peut toujours observer les écureuils qui font de la varappe sur et sous les arches, les chiens qui dévalent les escaliers pour laper quelques gorgées d'eau verdâtre, ou le visiteur maladroit qui s'aventure plus loin qu'il n'était prudent et génère dans sa chute un bruit qui, amplifié par l'écho, lui vaut d'avoir tous les regards braqués sur lui… Malheureusement pour nous, pas de "plouf" cette fois-ci, juste des fesses talées sur les marches. 

Pour qui veut s'exiler plus loin encore de l'agitation citadine, un tour au parc de Mandore, à environ 8 km de Jodhpur. J'y suis allé à vélo : un biclou beaucoup trop petit et en piteux état, mais qui a tenu le coup ! Je confirme qu'on "serre les fesses" à vélo lorsqu'il faut traverser certains carrefours à l'indienne. Difficile à imaginer tant qu'on ne l'a pas vécu, que ce soit à pied, à vélo ou autre. Il faut continuer sa route sans écart brusque ni ralentissement ; ceux qui viennent de derrière s'arrangent alors pour ne pas couper cette trajectoire (on se frôle quand même !) et klaxonnent pour prévenir de leur présence ; ceux qui vous traversent devant le nez, qu'ils en aient le droit ou qu'ils soient à contre-sens (ce qui est plus que fréquent... permanent en fait !), restent prêts à s'arrêter entre deux véhicules contraires puis à refaire un mètre ou deux entre chaque scooter, tuk-tuk ou voiture. Impressionnant, mais il faut bien se rendre compte que la vitesse est en fait très réduite. 

Le parc abrite un ancien fort (le Mandore Garh Fort) transformé en musée. Celui-ci ne mérite pas qu'on vienne sur place exprès, mais il présente tout de même quelques peintures, inscriptions sur pierre en différentes langues anciennes, objets du quotidien, ainsi qu'une grosse vingtaine de sculptures datant de la fin du premier millénaire jusqu'au XVIIe je crois, qui constituent, selon moi, le meilleur de la collection.

Si le petit temple hindou qui jouxte le fort me paraît d'un mauvais goût affligeant (ce en quoi l'opinion des Indiens diffère visiblement, vu le nombre de fidèles présents), je dois reconnaître au contraire qu'il y a une certaine majesté dans l'ensemble de cénotaphes royaux qui s'élèvent un peu plus au centre du parc. Leur style ne manque pas de faire penser aux images des temples d'Angkor, au Cambodge, ou à d'autres temples khmers visités en Thaïlande. On ne peut pas dire que les bâtiments soient très richement décorés, mais leur nombre, leur hauteur, leur patine leur donnent un charme certain, renforcé si besoin en était par la présence de falaises rocheuses aux strates rouges bien visibles en arrière-plan.

Comme toujours, vous pouvez retrouver plus de photos dans les galeries dédiées à Jodhpur et à Mandore.