• Top chef

    Aujourd'hui, spécialement pour vous, lecteurs de Flâneries orientales, je vous livre la recette secrète d'un plat sans frontières : la blood sausage water.

    Tout d'abord, réservez un an de congé sans solde, ce sera votre ingrédient de base  (une année sabbatique, une disponibilité : ce que vous voulez tant que c'est une grosse décision et que ça vous coûtera un bras). Dans un grand saladier, mélangez quelques guides touristiques, des lieux qui vous font rêver, des cultures qui vous intriguent, votre envie de prendre du bon temps. Saupoudrez d'un peu de besoin d'aventure, en prenant soin d'équilibrer avec quelques peurs ou blocages à dépasser. Couvrez le tout avec votre vie quotidienne et laissez reposer quelques mois, en remuant de temps en temps.

    Quand le mélange est homogène, versez-le dans un sac à dos de 60 litres et enfournez le tout dans un vol long courrier pendant environ 15h. Démoulez et étalez sur un lit d'auberge, en remuant tous les deux ou trois jours afin d'éviter que le boudin ne s'encroûte. Toutes les quatre semaines environ, changez-le de zone afin de le soumettre à une chaleur et à un taux d'humidité différents. A ce stade, vous devez avoir obtenu un beau boudin reluisant et appétissant.

    Au cinquième mois, à l'aide d'une seringue, inoculez un coronavirus à votre boudin et placez-le en un lieu humide, par exemple en bord de mer à Nha Trang ou sous une pluie intermittente à Da Lat. Fermez toutes les arrivées d'air : sites archéologiques, musées, temples. Quelques moisissures devraient apparaître dans les jours qui suivent, puis un jus fétide : ça pue la fin de votre voyage avec retour précipité. Faites flamber le prix des billets d'avion. Ajoutez une larme de déception, une bonne rasade d'incertitude et un soupçon d'agacement, puis servez tiède : vos flâneries peuvent enfin se terminer sur cette blood sausage water... ou, en bon français, en eau de boudin !

     

    *** En clair, le ministère des Affaires étrangères conseille aux voyageurs présents au Vietnam de se trouver un vol retour le plus vite possible, vu que les compagnies aériennes suppriment nombre de services pour l'Europe et que les tarifs augmentent. MAIS pour le moment, il est possible d'aller au Japon... Pour le moment... Donc si tout va bien, je peux juste m'ennuyer douze jours dans un Vietnam fermé, puis profiter de mes trois semaines au Japon. Sauf que si le Japon me ferme ses frontières avant le 27 mars, je serai dans l'obligation de trouver un vol de dernière minute (sachant que mon visa vietnamien court jusqu'au... 28 mars). Bref, incertitude, inconfort, et perspective possible de perdre mes billets d'avion Hanoi-Tokyo et Tokyo-Paris plus quelques centaines d'euros, voire beaucoup plus, pour un retour en urgence ; youpi ! Une solution pourrait être de trouver un nouveau vol pour Tokyo afin d'y aller avant que le pays ne ferme. Ainsi, je ne paierais en double que le Hanoi-Tokyo, et pourrais peut-être utiliser quand même mon vol retour pour Paris... Mais rien ne serait sûr pour autant, et ça voudrait dire passer une dizaine de jours de plus au Japon, ce qui coûterait un autre bras. ***

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  • Commentaires

    1
    Regis
    Dimanche 15 Mars 2020 à 18:26
    Hello en effet cette fin de voyage devient un peu complexe entre incertitude pour le Japon Vietnam ferme a toutes visites je comprends ton soupçon d agacement en espérant que le Japon ne ferme pas ces portes avant ton vol pour finir ton voyage au milieux des cerisiers en fleurs remarque ici ce n' est que le début du confinage tout ferme bars restos cinéma magasins non alimentaires les semaines à venir vont etre très ennuyeuses
    2
    Monique
    Lundi 16 Mars 2020 à 09:30
    J'imagine ta déception et ton agacement si près de ton but final( le Japon)..j'espère que tu n'auras pas trop de difficultés administratives. Bisous de nous deux.
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