... c'est fait de tout petits riens : un vélo, un scooter, une glace, de l'eau fraîche, de la poussière, des roches saillantes et quelques belles rencontres.

Vang Vieng, connue comme la ville de la fête et des excès, ne devait être qu'une étape entre Luang Prabang et Vientiane. J'y suis finalement resté cinq jours. La ville elle-même ne mérite aucun détour : ce n'est qu'une succession d'hôtels, de bars-restaurants, d'agences de voyages, de loueurs de véhicules et de distributeurs de billets ; de même, le temple est parmi les plus dispensables du voyage, et vous ne trouverez ici ni musée, ni monument historique.

Dès qu'on regarde vers l'ouest, pourtant, on ne peut qu'être attiré par les sombres falaises aux pieds boisés qui s'élèvent, fines et tranchantes, pour faire écran aux couleurs trop fantaisistes peut-être du soleil couchant.

Les crètes les plus hautes, escarpées et nues, menacent le ciel de leurs milliers de lames gris foncé, tandis que leurs étroits fondements verdoient, luxuriants, riches de feuilles et de lianes, nourris par les paisibles rus et rivières qui sillonnent la plaine sablonneuse et s'attardent, indolents, ici pour irriguer une rizière et fertiliser la pâture des buffles, là pour offrir au nageur du dimanche une piscine naturelle et fraîche.

Un oeil attentif remarquera quelques trouées parmi les feuillages des montagnes : l'un des attraits touristiques de la région réside en effet dans la possibilité de marcher - d'escalader, parfois - jusqu'à différents abris installés sur le flanc ou la crète de ces formations karstiques ; moyennant une obole raisonnable, on peut donc profiter de bambous sommairement harnachés en guise de rampes aux abords d'un sentier dégagé à travers la végétation et les roches.

Etonnamment, relativement peu de touristes prennent le temps et la peine de grimper là-haut, préférant à ces nids d'aigles les joies de la location de buggies pour déraper sur le chemin poussiéreux et caillouteux qui relie les hameaux de la plaine, soulevant le sable et la terre dans un bruit infernal... A chacun ses plaisirs. Pourtant, que la montagne est belle !

(cliquez pour agrandir)

Et mes journées furent d'autant plus belles qu'elles étaient partagées avec une fine équipe, chaque jour légèrement modifiée au gré des départs et des arrivées des voyageurs (ou devrais-je dire des voyageuses...) : une Allemande, une Belge, une Espagnole, une Française, une Suissesse... sans compter celles et ceux qui, sans partager les visites, ont animé les discussions à la guest house, tenue temporairement par une employée d'une gentillesse et d'une bonne humeur incroyables malgré notre difficulté à communiquer. Big up à tou(te)s !

Pour terminer sur une note fraîche et sucrée, sachez que j'ai eu droit à une petite "madeleine de Proust" en retrouvant ici la glace maïs-coco découverte lors de mon premier voyage en Thaïlande. C'est toujours aussi bon ! Miam ! Pour plus de photos de ces quelques jours, visitez la galerie dédiée à Vang Vieng.